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Robert Pinget
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L’Auteur

Le 19 juillet 1919, naît à Genève Robert Pinget, premier des quatre enfants de Blanche Montant et d’Emile Pinget, assureur, dans un immeuble que se partagent trois familles de cousins totalisant dix sept enfants. Depuis l’enfance, il dessine, peint et griffonne. A onze ans, il apprend le violoncelle. L’été, il passe ses vacances  alternativement en Suisse et en France, au bord du lac Léman et dans les Alpes du Chablais qui lui fourniront le pseudonyme Chalune sous lequel il publie son premier ouvrage, un recueil de poèmes intitulé A Sainte Nitouche. Après la guerre, s’ajoute un autre lieu de vacances, Agay, sur la côte méditerranéenne, dont Pinget se souviendra pour le toponyme d’Agapa.

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 Les Incipit 
Pour passer la nuit il s’arrêta devant une grange abandonnée, y entra et dans le foin fit un trou où il s’endormit, sa musette sous la tête.
Mais quelqu’un l’avait vu dans la clarté lunaire, un promeneur attardé. Il y a des temps de désespoir d’abord qui alternent avec d’autres où l’âme se libère mais peu à peu l’alternance ne se fait plus et c’est alors que la tête pourrit.Fable, récit, 1971
Je suis un roi. Oui, un roi. Je suis roi de moi. De ma crasse. Moi et ma crasse on a un roi.
Je veux dire la crasse de mon esprit. Car j’ai un esprit. Un esprit qui s’encrasse. J’ai renoncé aux curetages. On n’a plus envie de bouger. A partir d’un certain âge on n’a plus envie de bouger. Je veux dire toujours l’esprit, mais c’est la même chose. On s’habitue. On trouve des coins. On se pelotonne. On se caresse les genoux. Baga, Roman, 1958
Que d’être seul n’était pas une condition. Ni une vocation dit Mortin ni rien en tion sauf aberration ce qui explique tout, on finira bien par l’emmener mais il faut paraît-il un rapport du médecin ou de la famille ou d’un avocat ou de Dieu sait qui. Clope au dossier, Roman, 1961
MORTIN. – Faire appel à ce qui est grand.
Ou du moins à ce qui naguère nous paraissait tel. Trois ou quatre notions, en bref, qui fonderaient une action dramatique. c’est-à-dire immédiatement opposée à l’existence naturelle.Paralchimie, théâtre, 1973
Voilà cette histoire je n’y comprends rien, c’est quelqu’un qui m’a dit : « Tu devrais la raconter », je ne me souviens plus qui, peut-être moi, je mélange tout le monde, ... c’est vrai des fois dans la rue quand on me présente une personne je fais tellement attention, j’ai la même figure que cette personne et l’ami qui me présente ne sait plus si c’est moi ou l’autre, il me laisse me débrouiller. Mahu ou le Matériau, Roman 1952.
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Présentation de l’Œuvre

Vers le grand œuvre

Comment dire
Le décor des œuvres de Pinget se polarise très tôt, entre Fantoine, Agapa et Sirancy. C’est dans ce laboratoire faussement naturaliste, où errent en liberté criminels, narrateurs désorientés, voix et traces presque effacées, que Pinget poursuit un travail où l’écriture est toujours recherche, au-delà d’un style, de la constitution d’un sens impossible à formuler de façon satisfaisante : cette entreprise est une exploration constante de nouvelles façons de dire, qui trouvent à s’alimenter aux modèles musical et pictural. Son univers romanesque se constitue d’une suite de récits toujours déceptifs, de trames policières inabouties, reconduites et recomposées à mesure que se déroulent les livres. Toutes sortes de défaillances, de mémoire ou d’information, conduisent un narrateur souvent vieillissant à reprendre inlassablement son travail, à refaire le point, à imiter la Parque bredouillante, comme poussé, malgré l’échec annoncé de l’entreprise, par la nécessité de continuer car “en dehors de ce qui est écrit, c’est la mort” (le Fiston).
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Textes inédits
LE COULOIR
Recherches & Traductions
Martin Mégevand, université Paris 8
Martin Mégevand, université Paris 8

« Le laboratoire central de Robert Pinget » présente quelques-uns des nombreux textes non publiés de Robert Pinget (1919-1997) conservés à la Bibliothèque littéraire Jacques Doucet. L’article s’appuie sur des extraits de chutes de Mahu ou le matériau, le premier roman publié de Robert Pinget en 1952, de « Fonfon », une nouvelle refondue dans Passacaille (1969), et d’un texte inclassable intitulé « Messire Jonas » écrit au début des années cinquante. Il s’agit de proposer des pistes méthodologiques d’étude et d’organisation de ces textes et documents, placés en relation avec l’œuvre publiée de l’auteur. L’approche choisie vise à reconstituer quelques constituants fondamentaux du geste esthétique de Robert Pinget, parmi lesquels l’inachèvement, l’effacement et diverses procédures de négociation. Cet article s’inscrit dans les recherches menées par Anne Herschberg Pierrot sur le style de genèse.

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Madeleine Renouard, Birkbeck College, London
Madeleine Renouard, Birkbeck College, London

  Robert Pinget ou Le maître du mystère

Ab ovo

  Quelle pièce vient, avec L’Ennemi, s’ajouter au dossier pingétien ? Question à la Maigret pour signaler ce que le titre induit chez le lecteur comme poursuite, comme attente, et que Calvino précise en ces termes : « identifier l’ennemi à expulser, c’est aussi le mécanisme du roman policier »[1]. Pinget dit avoir « foiré » dans le genre du polar, mais en dépit de cet « échec », la lecture syntagmatique du texte est orchestrée selon les lois du genre. Drame(s), affaire(s) criminelle(s), cambriolage(s), voles), viol(s) … il y a eu ; victime(s) et coupable(s) on peut chercher. Recherches et enquêtes sont déclenchées pour que des liens soient établis par des témoins « à. confondre », entre des faits « contradictoires ». Un opérateur énigmatique soumet les faits à l’épreuve de la véridiction et tente de saisir les acteurs dans leur faire et non dans leur paraître.

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Jean Verrier, université Paris 8
Jean Verrier, université Paris 8

  La traversée des médias par l’écriture contemporaine : Beckett, Pinget   Au Moyen Âge, la voix est le seul «mass medium» rappelle Paul Zumthor dans un article récent : «Tout texte poétique ou fictionnel, des IXe-Xe siècles jusqu’au XIe au moins, a transité par la voix, et ce transit ne fut pas aléatoire. Même composé par écrit […l le texte comporta […] une intervention déterminante […] : l’intention de se dire […)[2].» Aujourd’hui la voix, relayée par la machine, reste un moyen de communication de masse. Elle anime la littérature au magnétophone, le théâtre radiophonique. Mais la machine permet l’absence du corps et le différé, et crée ainsi des «genres» nouveaux. Et l’écriture, que devient-elle ? L’écriture contemporaine n’est plus seulement traversée par «l’intention de se dire» (ou par celle de se montrer dans des corps et un espace comme au théâtre), elle est aussi travaillée par l’intention de se montrer dans des images animées et différées qu’accompagnent des voix enregistrées, avec toutes les combinaisons possibles. Si bien que l’écriture contemporaine traverse les médias autant qu’elle est traversée par eux.

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